Mami Wata par Marie-Angélique Thuillier, 2024

Je vous disais il y a quelques jours, que le ciel africain n’était pas si innocent que ça. Mais il n’y a pas que le ciel, les océans eux aussi regorgent de certaines entités.

Avez-vous déjà entendu parler des  » Mami Wata »? Je m’en doutais un peu. 

Les Mami Wata dont le terme signifie littéralement (maman de l’eau) en pedding english, sont des êtres mi humaines, mi poissons qui vivent dans l’eau. En Europe, on les appelle sirènes. Encore faudrait il savoir si ce sont les mêmes êtres, sinon, elles sont au moins des cousines lointaines. 

En Afrique, on observe ce phénomène de mami wata, surtout au Cameroun, dans la région du Sud et le département de l’Océan plus précisément. Cela ne signifie pas qu’on ne les retrouverait pas ailleurs dans le pays.

Lorsque je n’étais qu’un môme, il se racontait que les mami wata étaient de très belles femmes, une fois matérialisées. L’orsqu’elles vous aimaient, elles vous donnaient tout. Elles se présentaient premièrement à vous comme de très belles femmes, faisaient le ménage dans votre domicile, vous faisaient l’amour comme des déesses et vous couvraient de beaucoup d’argent pour couronner le tout, à la seule condition que vous ne deviez pas avoir une autre femme qu’elles.  À votre retour, vous trouviez le dîner servi et la vaisselle à sa place. 

À en croire les récits, certains hommes écervelés, avec tout ce confort, s’amusaient à ramener une ( balle perdue) à la maison et recevaient similairement une bastonnade trouvée, une fois l’intruse partie. Eh oui, certains ont du mal à camoufler, comme certains serpents qui se camouflent si bien, attendant leur proie, leur virilité. Les mami wata n’aiment pas la rivalité, sont possessives. Si vous ne respectiez pas cette condition là, elles vous battaient à mort et saccageaient tout à la maison; après tout ce sont elles qui paient…

Une ou deux fois pourtant, je m’étais rendu dans un village où se construisait un port. Les mami wata se seraient interposées à la construction de ce chef d’œuvre. Alors des ingénieurs seraient partis de la Chine pour livrer bataille. Elles auraient été vaincues et faites prisonnières dans une bouteille, puis emmenées en Chine. 

Je n’avais personnellement pas vécu cet événement, étant donné qu’ils auraient eu lieu environ un an avant mon arrivée en ce lieu, afin d’y trouver du travail. 

Et tous ceux qui racontaient cette histoire, étaient unanimes pour dire que l’une des plus belles filles du village avait marché toute nue et en plein jour, pendant quatre jours,  afin que les Mami Wata emprisonnées soit libérées. Mais rien n’avait fait. Elles auraient quand même été emmenées captives en exil. 

Pendant ces moments de galère, j’aurais bien aimé moi aussi avoir ma mami wata, à croire que ces femmes poisson examinent d’abord les pensées de ceux sur qui elles jettent leur dévolu. 

Mais croyez moi, je n’ai pas encore perdu espoir.

           Théophile Mapan, fondateur des repas ufologiques de Douala  

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