
Les allégations selon lesquelles le Wall Street Journal (WSJ) aurait propagé le 6/06/25 de la désinformation sur les OVNIs proviennent dans un premier temps de publications sur X, notamment des posts datés des 8 et 11 juin 2025. Ces posts suggèrent que le WSJ aurait révélé, sur la base d’un rapport du Pentagone, que l’armée des USA aurait intentionnellement alimenté les rumeurs sur les OVNIs pour dissimuler des programmes militaires sensibles.

Il faut se remettre dans le contexte. Un rapport récent du Pentagone, publié par le Bureau de Résolution des Anomalies de Tous Domaines (AARO), a conclu qu’aucune preuve d’origine extraterrestre n’a été trouvée pour les OVNIs observés depuis 1945. Ce rapport indique également que certaines observations d’OVNIs pourraient être attribuées à des technologies militaires secrètes, comme l’avion espion U-2 dans les années 1950, qui fut souvent confondu avec un OVNI. L’article du WSJ, tel que mentionné dans les posts sur X, semble avoir mis en lumière cette stratégie de l’armée américaine consistant à laisser circuler des spéculations sur les OVNIs pour masquer des projets confidentiels…et jusque là, c’est vrai !
Le WSJ aurait rapporté des faits basés sur le rapport du Pentagone, révélant une stratégie de désinformation passée de l’armée, plutôt que de produire lui-même de la désinformation. Mais l’article ne cite pas ses sources et entretient une forme de confusion idéale pour les sceptiques et les zététiciens. Il implique l’idée que les observations d’ovnis sont forcément explicables par des programmes militaires classiques secrets américains. L’article, partial, omet de préciser que les observations d’engins aux propriétés particulières sont mondiales et anciennes, bien avant 1947.
L’article du WSJ cite des exemples précis, comme un colonel de l’US Air Force distribuant de fausses photos de soucoupes volantes près de la Zone 51 dans les années 1980 pour détourner l’attention des curieux et des espions. Certains critiques, comme le journaliste australien Ross Coulthart, correspondant pour le grand média Newsnation, qualifient cet article de « propagande » ou de tentative de minimiser la question des ovnis en la réduisant à une simple opération de camouflage militaire, occultant ainsi la possibilité de phénomènes inexpliqués authentiques. Ryan Graves, un ancien pilote de la Navy, a critiqué l’article du WSJ, arguant qu’il renforce un narratif visant à discréditer les témoignages sérieux sur les ovnis. Il soutient que cette focalisation sur la désinformation militaire pourrait être une nouvelle forme de manipulation pour détourner l’attention des véritables phénomènes aériens non identifiés (PAN).
Sur X, des utilisateurs suggérent que l’article fait partie d’une stratégie plus large pour maintenir un « couvercle » sur la vérité concernant les ovnis. Certains posts sur X, comme celui de @wouilisam, soulignent que les révélations du WSJ ne sont pas nouvelles, citant des déclarations antérieures de James Lacatski (ex-responsable du programme AAWSAP) en 2023. Ils reprochent au journal de présenter ces informations comme un « scoop » tout en omettant des éléments contextuels qui pourraient suggérer une réalité plus complexe, comme l’existence potentielle de programmes secrets sur les ovnis non liés à la désinformation. Cette omission est perçue comme une manipulation narrative.
Il faut rappeler que le Wall Street Journal, fondé en 1889, a une ligne éditoriale de droite conservatrice qui s’adresse au milieu des affaires. Le sujet UAP est un sujet emmerdant pour les affaires et compte tenu de l’ampleur que prend le sujet depuis 2023 (le cas David Grusch), le journal devait en parler pour ne pas rater le coche. Mais la question c’était de savoir comment en parler à son lectorat. Compte tenu des réactions immédiates et critiques à la parution de l’article rédigé par Joel Schectman, si tentative de désinformation du côté du WSJ, alors cette tentative est un échec total. La radio française RTL le 10 juin met en doute les propos du Pentagone et met en avant la colère des milieux ufologiques. On l’aura compris, cette affaire du WSJ est loin d’être une histoire purement etats-unienne. Le WSJ est un média ancien, connu, reconnu, lu dans le monde entier.

Et c’est là qu’on en vient aux BRICS. Les implications des supposées révélations pour l’Afrique, l’Asie et l’Amérique Latine sont indirectes et principalement liées à la perception mondiale des OVNIs… et à la crédibilité des informations provenant des institutions américaines.

Tim Murithi
Les OVNIs sont un sujet d’intérêt croissant en Afrique, comme en témoigne une exposition récente à Paris (juillet 2024) consacrée aux phénomènes aériens non identifiés (PAN) sur le continent. L’organisation UAP Afrique, entre autres, documente activement ces phénomènes, suggérant un intérêt culturel et scientifique local. Le sud-africain Tim Murithi est intervenu dans les médias de son pays pour commenter à plusieurs reprises l’actu UAP en provenance des USA. Si les révélations du WSJ et du Pentagone sont largement relayées, elles pourraient semer le doute sur la crédibilité des observations d’OVNIs en Afrique, en particulier celles attribuées à des phénomènes extraterrestres. Cela pourrait aussi freiner les efforts locaux pour étudier les PAN de manière scientifique, en renforçant l’idée que ces phénomènes sont souvent des malentendus ou des manipulations ou encore un complot des Blancs. Cependant, l’absence globale de couverture médiatique spécifique sur ce sujet en Afrique limite l’impact immédiat.
En Asie, notamment au Japon, les observations d’OVNIs sont souvent associées à des objets terrestres, comme des ballons chinois suspectés d’espionnage. Le Japon a créé un groupe dédié à l’étude des PAN, montrant un intérêt officiel pour le sujet. En Chine, la montée en puissance économique et militaire pourrait inclure des technologies avancées susceptibles d’être confondues avec des OVNIs. La révélation d’une stratégie américaine de désinformation pourrait inciter les gouvernements asiatiques, en particulier la Chine et le Japon, à renforcer leurs propres enquêtes sur les PAN pour éviter d’être influencés par des récits occidentaux. Cela pourrait également alimenter les tensions géopolitiques, si des observations d’OVNIs sont interprétées comme des provocations militaires déguisées. Par ailleurs, la Chine pourrait exploiter cette révélation pour discréditer un peu plus les États-Unis sur la scène internationale.

Javier Milei et Xi Jinping
L’ Amérique Latine a une longue histoire d’observations d’OVNIs, souvent intégrées dans la culture populaire. Avec des drames comme Colares, où des ovnis blessèrent et tuèrent des villageois en 1977 et 1978, nécessitant une intervention de l’armée brésilienne. Mais la présence croissante de la Chine dans la région, via des investissements économiques et des échanges culturels, pourrait aussi influencer la manière dont les informations sur les OVNIs sont perçues. La révélation d’une manipulation par l’armée américaine pourrait renforcer le scepticisme envers les institutions occidentales dans une région déjà méfiante envers l’influence américaine. Cela pourrait également encourager les pays latino-américains à développer leurs propres capacités d’investigation des PAN, potentiellement en collaboration avec des partenaires non occidentaux comme la Chine.
En conclusion, le WJS fait partie de ces acteurs qui entretiennent une confusion susceptible de renforcer la méfiance contre les gouvernements et les médias dans des régions où la confiance dans les institutions est déjà très faible, notamment depuis les mensonges propagées par les USA pour justifier la guerre à l’Irak en 2003. Les pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine pourraient être plus vigilants face à des observations d’OVNIs, craignant qu’elles masquent des activités militaires étrangères, notamment américaines ou chinoises. Et mettant de côté, c’est là que ça devient problématique, des activités non-humaines.
La confusion entretenue par le WSJ est dans le fond à l’image du désarroi des gouvernements du monde entier, qu’il s’agisse de démocraties, de dictatures ou de démocratures : ils ne savent pas vraiment comment annoncer aux populations l’existence d’individus non-humains qui survolent allègrement des lieux sensibles (centrales nucléaires entre autres) à bord d’engins aux propriétés impressionnantes (entre autres…). Comme le disait Alain Jourdan, journaliste et correspondant de l’ONU, le 13 mars 2020, dans le média 24heures.ch : ‘le monde retient son souffle’.

J.Halexander, pour UAP Afrique







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